Ça.

C'est pour quand j'aurais deux minutes pour moi, à la fin du boulot. (Que je n'ai aucune envie de quitter btw.)

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Ouaip.

Le boulot d'été se passe plutôt bien: seulement dix jours et déjà six articles publiés dans le journal. J'y parle de chantiers inachevés, de réouverture de discothèques (haha), d'équipes de rugby locales (haha²), de collégiens mobilisés contre l'écologie ou les addictions. C'est chouette. Seule arête dans le velouté, ma timidité monstrueuse qui me dévore l'estomac. Ça me change dis-donc.

Et putain, déjà quatre ans avec Monsieur. Quatre ans...!

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On a installé la connexion internet vers mes 12/13 ans. A l'époque, j'étais une fana de la série d'animation japonaise Full Metal Alchemist et avais mis un point d'honneur à faire ma première recherche google officielle à ce sujet.

J'ai enchainé les blogs, rapidement. Un skyblog, pré-adolescence oblige. Un fond saumon et des titres mauves, peu de photos personnelles, beaucoup de mangas, des photomontages douteux, pas de langage sms mais des tics d'écriture ridicules - wa pour oi, bonjour le niveau... Et enchainé les rencontres virtuelles: D., le 'preums', seul et unique véritable contact masculin du net relativement proche. J., peut-être ma rencontre la plus marquante de toutes: des commentaires publiés religieusement sur chaque nouvel article, un échange d'adresse msn, de numéro de téléphone, d'adresse postale... Un blog sur miyavi dont je n'ai même pas honte - même pas kikoulol, un soupçon d'humour: on avait géré. Entre-temps je me suis passionnée pour le Japon et sa culture moderne, le visual kei et ses artistes androgynes au possible, les fanfics et tout ce qui s'ensuit. Je n'avais pas tout à fait quinze ans.

Je suis entrée au lycée, j'étais une grande: exit les kikous de sky', place à 20six... Sur lequel je n'ai pas fait long feu. Dommage, le design des blogs était plutôt attrayant. Je ne me souviens plus pourquoi tous les japonisants (mouarf) de 20six se sont bougés vers c0wb0ys; une histoire de nouvelle version foireuse, qui a rebuté tout le monde, dans mes souvenirs. Alors on s'est tous installés. On a pris nos marques, personnalisé nos pages; je me suis rapidement mise à l'offre premium ('Non mais les mecs, personnaliser le layout de son blog! Tu peux pas test!'). Et putain, niveau existence virtuelle, je me suis éclatée.

J'ai découvert le html et le css (non mais vaguement hein, ne nous excitons pas), fait mes premières bannières foireuses sous Photofiltre. Je me suis inscrite sur un tas de forums sans jamais y participer. J'ai avalé de la musique bridée par les trous de nez, me suis mise à l'apprentissage de la langue japonaise via le CNED (la bonne blague). J'ai rencontré J. et K., K., H., les fameuses S. et A, E., A. et K. Des japonisantes en puissance. On partageait nos articles, on se commentait toutes entre nous, j'ai passé des heures à discuter sur msn avec l'une ou l'autre. J'ai rencontré la délicate G. un peu plus tard, une fusion immédiate suivie d'une séparation toute aussi brusque.

Quelque chose s'est cassé. Peu à peu, on a progressivement fermé nos blogs. Certaines ont migré ailleurs. Des disputes ont éclaté. On s'est disloquées. Un jour, j'ai perdu toute envie d'écrire dans mon blog: j'étais en terminale. J'étais encore dans le visu sans y plonger comme dans mes débuts, j'écoutais pas mal d'industrial et de métal, j'avais fait mes premières rencontres IRL, je passais mon bac en espérant vaguement être acceptée en prépa à Nîmes. Non, je m'en foutais en fait.

J'ai perdu tout contact avec une minorité; les autres, je leur souhaite leur anniversaire par texto si possible, leur envoie des petits mots sur facebook. Mais c'est anecdotique. C'est marrant parce que j'ai entamé cet article dans une toute autre optique - parler de ces blogs que je lis avec attention depuis mes quatorze ans en silence, en spectatrice anonyme, et dont le quotidien pourtant assez commun m'intéresse, elles que je n'ai jamais vues et qui ne connaissent pas même mon existence. Mais au final, tout se rejoint: j'aime encore lire des petits bouts de textes, ces vies que j'ai partagées, commentées, suivies avec tant d'entrain. Cet enthousiasme que j'ai eu pour elles, et cette affection que je leur porte toujours, même si le lien est finalement rompu.

Si certaines l'ont fait, je ne vous ai pas oubliées. J'aime savoir qui est devenu quoi, quelles études vous faites, où vous habitez, votre situation sentimentale, si vous êtes toujours une adepte des bod' mod', votre dernier concert, si vous aussi, vous frissonnez un peu en tombant sur un vieu Myv, Diru ou Despairs. Si votre santé va mieux. Si votre famille vous satisfait. Si vous êtes bien dans votre peau. Et si ça n'est pas le cas, dans le fond, je ne pourrai concrètement  rien y changer. Mais je souhaiterai de toutes mes forces qu'un jour, tout aille pour le mieux pour toutes.

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J'ai obtenu ma licence de Lettres et ça c'est cool. Je commence mon job d'été demain en tant que stagiaire dans le journal du coin, ce qui me terrorise complètement provoque chez moi une légère anxiété. Mais il parait que tout ira bien. J'ai un chat et il s'appelle Judas. Je l'ai mitraillé dès son arrivée, j'en ai fait des vidéos et tout le barda. L'enfoiré me snobe ou me griffe sans arrêt, ou alors tente de mettre fin à la vie de mes chaussures ouvertes - je suppose qu'à deux mois, les pompons qui gigotent c'est rigolo.

Et mon grand-père paternel va finir par casser sa pipe. Les médecins ne lui donnent pas une semaine. Ça c'est passé d'un coup, un matin, plusieurs ruptures d'anévrisme à la suite et pop. J'aimerais dire que ça m'attriste, mais pas vraiment. On va dire que c'était pas mon type de grand-père et je n'étais pas son style de petite-fille. Je ne remonterai pas pour l'enterrement. Honnêtement même, je m'en fous un peu; un type homophobe, raciste et borné de moins sur cette planète.

Je sens, mais je sens que cet été va être à chier...

This iz Judas, bitch!

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Eté 2011:

- Finir de lire mes bouquins au programme: check.
- Réviser à donf mes partiels: semi-check.
- Obtenir ma licence de Lettres, si possible avec mention.
- Trouver un job d'été, sympatoche si possible: check <3
- Me remettre à l'écriture.
- Me remettre à la lecture: check (Bukowski = love).
- Se fader plein de festifals musicaux cet été avec le monsieur: semi-check (Punish Yourself, Didier Super et Pigalle de prévus mais Rater Rob Zombie, Maximum the Hormone et sans doute the Offspring, c'est un coup à se rouler par terre en vomissant ses boyaux.)
- Prévoir de partir un peu cet été: check (Si-si, Montpellier ça compte.)
- Finir mon stage au lycée.
- Entamer mon compte-rendu de stage dans la joie et la bonne humeur.
- Ne plus me prendre le chou pour rien.
- Trouver de jolies chaussures d'été confortables. (Rôôh, c'est d'un girly... J'en rougi tiens.)
- Me décider pour l'enseignement public ou privé. A quelle sauce est-il préférable d'être mangée...?
- Envoyer valser tout le reste.

Le dernier DIOYY? est définitivement de la bombe, btw.

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Je suis lala-lasse.

Mais vraiment.

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« Dieu terrasse l'Homme; l'Homme déboulonne Dieu; et alors que le mal étend son empire, les mères continuent de faire leurs conserves de fraises. »

J'ai envie d'être en vacances. J'entends: en VRAIES vacances. Se lever avec le poids d'une tonne de boulot sur mes frêles épaules n'a décidémment rien d'une partie de plaisir.

Je me suis inscrite sur Senscritique, qui permet de faire partager sa vision de certains films, bouquins, séries, BDs ou jeux vidéos aux autres internautes. Le concept est funky et assez addictif ('Existe-t-il des gens sur cette terre qui ont détesté Le fabuleux Destin d'Amélie Poulain'? La réponse est oui.) Mon compte, c'est celui-là. Je n'ai publié qu'une seule critique pour le moment mais je suis chaude comme une banane flamblée pour remettre le couvert: j'hésite entre une critique de Space Colony, Morrowind, WoW ou de ce formidable Petit éloge de l'Excès de Caryl Ferey. Ah, si je pouvais avoir autant d'entrain pour potasser ma linguistique et ses infinitifs à pivots ou rédiger mon mémoire de FLE...

Demain, entretien d'embauche pour travailler quelques semaines dans le journal du coin. Je suis sans crainte et je n'ai pas peur. Pas peur, pas peur, pas peur...

Et puis j'ai finalement entamé Journal d'un vieux dégueulasse de Bukowski. Depuis le temps qu'il me faisait de l'oeil... Et c'est encore mieux que ce à quoi je m'attendais. Le bonhomme a une plume de grand malade. Charles B., je vais t'aimer.

« Dites, est-ce que vous vous voyez en train de bouffer le chat après avoir renoncé aux toasts? »

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Vieille photo issue d'Animal Crossing. Hihihuhu.

Je vais bien, tout va bien, j'ai entamé hier mon stage d'observation dans mon ancien lycée. J'avais tout oublié: les lycéens chevelus à caleçon apparent, les appareils dentaires, les filles qui parlent comme des poubelles, les mégots de cigarette jetés au fond des toilettes, les ricanements quand un élève passe au tableau. Je suis secondée par deux enseignantes, dont une qui était ma prof de français en première et qui semble absolument ravie de retrouver une ancienne élève: 'Elle fait des études de Lettres vous savez! Elle va passer le concours de l'enseignement! C'est une de mes anciennes élèves!'

Retrouver la sonnerie de la cloche à 50, 45 quand c'est la récré. Les casiers, les cartes de cantine plastifiées, le cahier d'appel oublié dans la classe précédente ('Mais bon sang Kevin, tu l'as pas ENCORE oublié quand même..?'). Les interros sur table. Les feuilles-doubles-marge-à-droite-de-trois-carreaux-au-stylo-rouge.Les 'Madame, j'ai pas eu le temps de faire votre exercice parce que j'étais malade/absent/j'ai filé mon exo à machin qui n'est pas là/ça me cassait particulièrement les burnes'.

Entrer dans un bâtiment et se souvenir d'une blague de Sandie. Sourire bêtement en revenant dans ces toilettes dans lesquelles on filait à la récré. Retrouver les mêmes salles, la même peinture écaillée, les mêmes dédicaces vulgaires gravées au tipp-ex sur les murs et les tables, ces profs qu'on a quitté mais qui n'ont pas changé.

Et le surveillant du portail: 'Vous êtes de quelle classe, mademoiselle?' Et mon ancienne prof d'allemand de seconde, avec qui je n'étais pourtant pas brillante: 'Tiens, une revenante!'

Ouaip... C'était marrant le lycée quand même.

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Aphorismes de Wilde, Journal d'un vieux dégueulasse de Bukowski, Justine de Sade, Las Vegas parano de Thompson, Howl de Ginsberg, Alice au pays des Merveilles et De l'autre coté du Miroir de Carroll. Orgueil, préjugés et zombies prend la poussière sur ma table de nuit et je me retiens à mort de ne pas dévorer d'une traite Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears (Elise Costa= <3). Sinon j'ai les livres V et VI des Confessions de Rousseau à terminer dare-dare pour la fac. J'ignore si ceci fait cela, mais j'ai la plume qui me démange et des histoires tirées par les cheveux plein la fraise.

Probablement que je devrai y aller mollo, question littérature.

Et hop, un gif rigolo (thx Tumblr):

Je suis au courant, oui.

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