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I'MABIRDOFMEANS.
26 juin 2011

Girls, be ambitious.

On a installé la connexion internet vers mes 12/13 ans. A l'époque, j'étais une fana de la série d'animation japonaise Full Metal Alchemist et avais mis un point d'honneur à faire ma première recherche google officielle à ce sujet.

J'ai enchainé les blogs, rapidement. Un skyblog, pré-adolescence oblige. Un fond saumon et des titres mauves, peu de photos personnelles, beaucoup de mangas, des photomontages douteux, pas de langage sms mais des tics d'écriture ridicules - wa pour oi, bonjour le niveau... Et enchainé les rencontres virtuelles: D., le 'preums', seul et unique véritable contact masculin du net relativement proche. J., peut-être ma rencontre la plus marquante de toutes: des commentaires publiés religieusement sur chaque nouvel article, un échange d'adresse msn, de numéro de téléphone, d'adresse postale... Un blog sur miyavi dont je n'ai même pas honte - même pas kikoulol, un soupçon d'humour: on avait géré. Entre-temps je me suis passionnée pour le Japon et sa culture moderne, le visual kei et ses artistes androgynes au possible, les fanfics et tout ce qui s'ensuit. Je n'avais pas tout à fait quinze ans.

Je suis entrée au lycée, j'étais une grande: exit les kikous de sky', place à 20six... Sur lequel je n'ai pas fait long feu. Dommage, le design des blogs était plutôt attrayant. Je ne me souviens plus pourquoi tous les japonisants (mouarf) de 20six se sont bougés vers c0wb0ys; une histoire de nouvelle version foireuse, qui a rebuté tout le monde, dans mes souvenirs. Alors on s'est tous installés. On a pris nos marques, personnalisé nos pages; je me suis rapidement mise à l'offre premium ('Non mais les mecs, personnaliser le layout de son blog! Tu peux pas test!'). Et putain, niveau existence virtuelle, je me suis éclatée.

J'ai découvert le html et le css (non mais vaguement hein, ne nous excitons pas), fait mes premières bannières foireuses sous Photofiltre. Je me suis inscrite sur un tas de forums sans jamais y participer. J'ai avalé de la musique bridée par les trous de nez, me suis mise à l'apprentissage de la langue japonaise via le CNED (la bonne blague). J'ai rencontré J. et K., K., H., les fameuses S. et A, E., A. et K. Des japonisantes en puissance. On partageait nos articles, on se commentait toutes entre nous, j'ai passé des heures à discuter sur msn avec l'une ou l'autre. J'ai rencontré la délicate G. un peu plus tard, une fusion immédiate suivie d'une séparation toute aussi brusque.

Quelque chose s'est cassé. Peu à peu, on a progressivement fermé nos blogs. Certaines ont migré ailleurs. Des disputes ont éclaté. On s'est disloquées. Un jour, j'ai perdu toute envie d'écrire dans mon blog: j'étais en terminale. J'étais encore dans le visu sans y plonger comme dans mes débuts, j'écoutais pas mal d'industrial et de métal, j'avais fait mes premières rencontres IRL, je passais mon bac en espérant vaguement être acceptée en prépa à Nîmes. Non, je m'en foutais en fait.

J'ai perdu tout contact avec une minorité; les autres, je leur souhaite leur anniversaire par texto si possible, leur envoie des petits mots sur facebook. Mais c'est anecdotique. C'est marrant parce que j'ai entamé cet article dans une toute autre optique - parler de ces blogs que je lis avec attention depuis mes quatorze ans en silence, en spectatrice anonyme, et dont le quotidien pourtant assez commun m'intéresse, elles que je n'ai jamais vues et qui ne connaissent pas même mon existence. Mais au final, tout se rejoint: j'aime encore lire des petits bouts de textes, ces vies que j'ai partagées, commentées, suivies avec tant d'entrain. Cet enthousiasme que j'ai eu pour elles, et cette affection que je leur porte toujours, même si le lien est finalement rompu.

Si certaines l'ont fait, je ne vous ai pas oubliées. J'aime savoir qui est devenu quoi, quelles études vous faites, où vous habitez, votre situation sentimentale, si vous êtes toujours une adepte des bod' mod', votre dernier concert, si vous aussi, vous frissonnez un peu en tombant sur un vieu Myv, Diru ou Despairs. Si votre santé va mieux. Si votre famille vous satisfait. Si vous êtes bien dans votre peau. Et si ça n'est pas le cas, dans le fond, je ne pourrai concrètement  rien y changer. Mais je souhaiterai de toutes mes forces qu'un jour, tout aille pour le mieux pour toutes.

 

*

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Commentaires
T
Et puis, un blog... c'est fait pour ça.
P
Bouarf, tant qu'on ne se poste pas sous leur fenêtre avec un appareil photo et un imper kaki, c'est plutôt flatteur pour elles non? C'est comme un roman en fait, tu as affaire à une intrigue ('Vais-je avoir mon bac avec mention? Brendon s'intéresse-t-il vraiment à moi ou essaie-t-il juste de rendre jalouse Sabrina?') et finalement tu as envie de savoir comment ça a évolué. Sauf que c'est IRL et que les intrigues sont quand même moins cuculs que ça ;)
T
Je suis également quelques blogs sans jamais laisser de trace, j'sais pas trop pourquoi je suis intriguée par la vie de ces personnes... C'est malsain, non ?
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